Colloque international sur la pratique du contentieux électoral dans l’espace francophone: Boni Yayi lance les travaux au Novotel Orisha de Cotonou

Dans son allocution de bienvenue, le président de la cour constitutionnelle, Prof Théodore Holo a remercié les délégations venues des autres pays francophones, notamment africains pour leur participation à ce colloque qui permettra de faire le point de la pratique du contentieux électoral dans leur pays respectif et de jeter les bases de son amélioration pour une avancée plus sereine des processus démocratiques en cours dans ces pays. Selon lui, après plus de deux décennies de pratique démocratique amorcé en Afrique avec la conférence nationale du Bénin de février 1990, il est temps de marquer une pause pour échanger sur les succès capitalisés et les insuffisances relevées et faire des processus électoraux, un véritable facteur de paix, de développement et de progrès social. Les violences consécutives à l’organisation des élections dans certains pays, les violations de droits de l’homme et toutes sortes abus enregistrés ces dernières années interpellent les juridictions constitutionnelles qui sont dans la plupart des pays, juges du contentieux électoral. Il a invité ses pairs à mener des réflexions profondes sur la question en vue de formuler les recommandations susceptibles d’améliorer la pratique de gestion du contentieux électoral.

De son côté, le représentant du secrétaire général de l’Organisation internationale de la francophonie a mis l’accent  sur la longue expérience de l’Oif en matière d’observation des élections dans les pays francophones. Avec sa mission d’assistance électorale, l’Oif a appuyé plusieurs Etats dans le suivi rigoureux du processus électoral et produit de nombreux rapports pour une amélioration continue du processus. Pour lui, la gestion du contentieux électoral est une étape cruciale du processus démocratique vu qu’elle cristallise toutes attentions, déchaîne des passions et conditionne généralement la vie post électorale dans les pays. Il a enfin réitéré l’appui permanent de l’Oif à ses Etats membres aux côtés desquels elle restera toujours pour offrir sa riche expertise capitalisée au fil des années.

Procédant à l’ouverture des travaux, le Chef de l’Etat a salué la présence des différentes délégations tout en saluant la pertinence du thème objet de leurs discussions. Il s’est réjoui de l’intérêt porté par les juridictions constitutionnelles de l’espace francophone pour ce sujet qui devient de plus en plus préoccupant dans la plupart des pays africains, d’une élection à une autre Il les a ensuite invités à faire un diagnostic sans complaisance de la pratique du contentieux électoral pour dégager des idées fortes susceptibles de contribuer à l’enracinement de la démocratie. Tout en situant les responsabilités entre les animateurs de la vie politique qui mettent souvent leur intérêt au-dessus de l’intérêt général, les populations qui par manque de maturité politique se laissent manipuler, les organes en charge du processus souvent animés par des forces politiques peu enclines à l’impartialité, le  président Boni Yayi a souhaité que les présentes assises puissent permettre de faire un véritable état des lieux pour relever les insuffisances et proposer des approches correctives pour faire du processus démocratique un véritable instrument au service de la paix et du développement. Il préconise entre autres la mise en place de mécanismes d’information et de sensibilisation des populations sur les tenants et aboutissants du processus électoral en vue de faciliter leur pleine adhésion aux enjeux de la démocratie.